Dernière mise à jour du site le mardi 27 décembre 2022
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Les autres spondyloarthrites
Pr P. Durez et Dr R.J. François - Extraits de la brochure "les arthrites psoriasiques et le psoriasis"
Il s’agit de rhumatismes inflammatoires qui ont plusieurs caractères en commun.
1. Tous touchent à des degrés variables la colonne vertébrale et les articulations des membres, d’où le terme de spondyl-o-arthrite. Spondyl, se réfère à la colonne, arthrite aux arthrites périphériques et ‘o’ joue le rôle de ‘et’.
2. Contrairement à la polyarthrite rhumatoïde, ces affections ne s’accompagnent pas du facteur rhumatoïde.
3. Elles sont par contre liées plus ou moins fort à la présence de l’antigène HLA-B27.
4. Toutes peuvent s’accompagner d’uvéite antérieure aiguë, c’est-à-dire d’inflammation de la partie antérieure de l’œil, entre la cornée et l’iris.
5. Elles peuvent se trouver associées chez le même patient ou au sein d’une même famille.
Un patient souffrant de psoriasis peut donc être atteint d’uvéite ou de maladie de Crohn.
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Les arthrites psoriasiques font partie en rhumatologie du groupe des spondyloarthrites (SpA).
- la spondylarthrite ankylosante ;
- l’arthrite psoriasique ;
- les arthrites réactionnelles ;
- les arthrites associées à la maladie de Crohn et à la colite ulcéro-hémorragique, deux affections intestinales inflammatoires ;
- une forme d’arthrite juvénile et
- la spondyloarthrite indifférenciée, c’est-à-dire une arthrite qui possède certaines caractéristiques du groupe, sans répondre fermement à l’une des catégories.
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L’excès d’acide urique et la goutte
Dans le psoriasis, il existe un renouvellement accéléré des cellules de la peau. Cela implique qu’un nombre anormalement élevé de cellules et donc de noyaux doit être détruit. Or parmi les produits de la démolition des noyaux se trouve l’acide urique. Le taux d’acide urique peut être augmenté chez le psoriasique. A partir d’un certain taux, tout l’acide urique ne peut plus rester dissout ; une partie précipite sous forme de cristaux. Lorsque les cristaux d’acide urique précipitent dans une articulation, cela déclenche une réaction inflammatoire extrêmement vive, c’est la crise de goutte. Voilà pourquoi on peut observer des crises de goutte dans le psoriasis. La différence avec un accès inflammatoire banal d’arthrite psoriasique, c’est qu’à l’examen du liquide articulaire, on peut voir les cristaux responsables de l’attaque.
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L’obésité, le diabète et l’hypertension artérielle
Ces trois entités se rencontrent plus souvent chez les psoriasiques que dans la population générale. Ce sont des points à surveiller et à traiter dès leur survenue. Le risque de maladie cardiovasculaire est bien réel au cours de l’arthrite psoriasique. Il est aussi influencé par la sédentarité et l’hypercholestérolémie.
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Les infections
Le risque infectieux est majoré au cours des maladies chroniques et par la prise de traitement agissant sur le système immunitaire. Néanmoins, les observations récentes indiquent que le malade souffrant d’arthrite psoriasique ne présente pas un risque beaucoup plus élevé que la population contrôle. La prise d’agents comme la cyclosporine, l’aziathioprine et les médications biologiques nécessite une surveillance stricte des complications infectieuses et notamment des infections bactériennes. Lors d’une infection, le traitement sera interrompu.
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Le risque de cancer
Les données enregistrées lors du suivi de cohorte de patients souffrant d’arthrite psoriasique sont rassurantes et ne révèlent pas d’augmentation du nombre de cancers. Néanmoins, le risque individuel existe et pourrait être légèrement augmenté pour certains cancers de la peau et des lymphocytes (lymphome). A ce jour, l’effet des médicaments de fond et biologiques ne majore pas ce risque mais l’indication des traitements anti-TNF ne peut se faire qu’au cas par cas chez les patients présentant un cancer guéri depuis plus de 5 ans.
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Autres risques
Les risques liés aux traitements
Ce chapitre ne peut être développé sans aborder les risques et le bénéfice d’un traitement. Pour accepter un traitement, le malade doit être informé correctement du diagnostic, de l’évolution potentielle de sa maladie et des facteurs pronostiques. L’information des effets secondaires d’un traitement doit comprendre les grandes catégories de risque de la substance mais doit aussi aborder le risque individuel en fonction de la santé globale du sujet et des mesures adéquates pour prévenir ces risques. Il sera également discuté du rapport bénéfice/ risque. Ce travail d’information renforcera la confiance et l’adhésion au traitement et est essentiel pour un bon suivi de l’arthrite psoriasique.
Cette tâche reste difficile car le malade sera confronté à la lecture de la notice du médicament qui reprend de manière légale tous les effets secondaires observés chez les malades ainsi qu’à de nombreuses informations parfois tronquées diffusées par l’entourage et internet.
Le risque de réaction allergique
L’administration des agents biologiques peut s’accompagner de signes d’allergie locale ou systémique. Pour le Remicade®, une prémédication anti allergique sera recommandée en cas de manifestations cliniques allergiques (éruption, prurit, douleurs thoraciques).
Le risque de complications digestives
Il est surtout attribué à la prise d’AINS. La réduction de la dose et la prescription de protecteurs gastriques sera recommandée. L’utilisation des AINS de la classe des coxibs sera privilégiée chez les malades plus sensibles ou à risque.
La toxicité hépatique n’est pas rare au cours de l’arthrite psoriasique. L’origine peut être médicamenteuse et secondaire à la prise de méthotrexate.
La consommation d’alcool sera déconseillée.
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