Les anti-TNF alpha
Les anti-TNF alpha se différencient des traitements de fond "usuels" d'une part par une plus grande rapidité d'action, d'autre part par une meilleure efficacité et enfin et surtout par une action nette sur les manifestations axiales et enthésiopathiques.
On les qualifie souvent de « traitements biologiques » (biothérapie).
En effet, ces traitements sont issus de la biotechnologie. L’amélioration des connaissances de l’immunologie des rhumatismes inflammatoires et en particulier des spondylo-arthrites d’une part, et les progrès de la biologie moléculaire d’autre part, ont permis le développement de thérapies sélectives, qui agissent
sur des cellules ou sur des molécules dont on a appris à connaître le rôle dans le développement des lésions.
On sait maintenant qu’il existe des molécules, appelées cytokines, délivrant un message de cellule à cellule et régulant ainsi les réponses immunitaires. Une de
ces cytokines, le facteur de nécrose tumorale alpha (TNFα), est responsable de la réaction inflammatoire. On dispose aujourd’hui de thérapies biologiques dirigées
contre le TNFα qui donnent des résultats extrêmement prometteurs.
Quatre inhibiteurs du TNF sont actuellement disponibles et commercialisés en Belgique pour le traitement de la SA: par ordre d’apparition,
- l’infliximab (Remicade®) : en perfusion intraveineuse,
- l’etanercept (Enbrel®) : 1 ou 2 fois par semaine en injection sous-cutanée,
- l’adalimumab (Humira®) : 2 fois par mois en injection sous-cutanée,
- le golimumab (Simponi®) : 1 fois par mois en injection sous-cutanée,
- le certolizumab (Cimzia®) : en injection sous-cutanée.
Dans les études cliniques, ces agents se sont révélés d’une bonne efficacité aussi bien dans les formes précoces que dans les formes déjà très évoluées de spondylarthrite ankylosante. Souvent, le bénéfice clinique peut s’observer rapidement, déjà après 1 à 2 semaines.
Inconvénients
En général, les inhibiteurs du TNF sont bien tolérés. Mais ces médicaments peuvent masquer la symptomatologie d’une infection bactérienne, avec le risque d’un diagnostic et d’un traitement tardifs. Ils ont des effets indésirables en commun comme des Infections des voies aériennes supérieures (laryngite, pharyngite etc.) légèrement plus fréquentes ou encore un risque de réactivation de tuberculose, d’où le dépistage systématique de la tuberculose avant toute administration de ce type de médicament . De même, une infection virale active (HIV, hépatite) devrait être exclue avant l’administration d’un inhibiteur du TNF.
Vous devez consulter votre médecin afin qu’il réalise des examens en cas d’infection bactérienne.
Le principal obstacle à l’utilisation des inhibiteurs du TNF en clinique est leur coût énorme par rapport aux autres médicaments: un traitement d’une année revient à près de 15.000€. A l’opposé, il faut prendre en considération les économies réalisables grâce à l’introduction précoce des inhibiteurs du TNF. On peut en effet s’attendre à une substantielle réduction des frais médicaux engendrés à long terme par une maladie
chronique, de même qu’à une réduction des handicaps consécutifs aux destructions articulaires, en ce compris les arrêts de travail temporaires ou définitifs.
Malheureusement, à l’heure actuelle, nous ne pouvons pas encore déterminer à l’avance quel patient risque d’évoluer de façon destructrice et nécessite l’usage de
ces puissants médicaments, et quel patient répondra de façon tout à fait correcte aux médicaments «classiques». Les agents biologiques sont donc encore réservés à
une catégorie de patients dont la maladie s’est montrée résistante aux anti-inflammatoires
non-stéroïdiens (AINS).
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