L´analyse clinique
La colonne vertébrale et les mesures de sa mobilité
On ne peut pas séparer totalement les mouvements ni la posture des trois segments principaux de la colonne: le cervical, le dorsal et le lombaire. Les mouvements de la
tête dépendent essentiellement de la colonne cervicale,
mais la position de la tête dépend aussi de la partie supérieure de la colonne dorsale. Les colonnes dorsale et
lombaire sont solidaires dans les mouvements du tronc.
Toutefois, la rotation se fait surtout dans la colonne dorsale; les flexions latérales dans la colonne lombaire et
dans les derniers segments dorsaux; la flexion en avant
et l’extension principalement dans la colonne lombaire.
De nombreuses techniques ont été proposées pour mesurer les mouvements de la colonne. Mais nous allons décrire ici des méthodes étalonnées, choisies pour leur
caractère utile et pratique.
Les mouvements et la position de la tête
La flexion et l’extension peuvent s’apprécier de différentes façons. Certains évaluent
la flexion de la tête en mesurant à combien de centimètres le menton se rapproche du sternum. Comme il est difficile de replacer chaque fois la tête dans la
même position, on a proposé de mesurer la somme de la flexion et de l’extension.
Pour ce faire, on mesure la distance entre le point le plus saillant de l’occiput (arrière de la tête) et l’apophyse épineuse de la dernière vertèbre cervicale (C7) lors
de la flexion complète de la tête et lors de son extension complète: la différence est l’indice de flexion-extension qui comporte normalement jusqu’à 35 ans au moins
10,5 centimètres.
On peut suivre l’évolution des inclinaisons (flexions latérales) par la distance entre l’oreille et l’épaule.
Les mouvements du tronc
L’ampliation thoracique se mesure à hauteur des mamelons. On calcule la différence de tour de poitrine entre l’inspiration et l’expiration complètes.
L’évaluation de la flexion et de l’extension du tronc est basée sur l’étirement de la peau. On place sur la peau du bas du dos deux marques sur la ligne médiane, à 15 cm d’écart ; on mesure de combien ces marques s’écartent ou se rapprochent selon que
le sujet fléchit ou étend le tronc. La différence entre ces deux mesures donne l’indice de flexion-extension.
Une mesure du déplacement de la main le long de la jambe pendant une inclinaison du tronc peut
être réalisée. Lorsque la colonne dorso-lombaire est ankylosée, le glissement de l’omoplate permet
encore à la main de descendre de quelque 5 centimètres. Une marque est placée sur la peau des cuisses en
regard de l’extrémité des majeurs.
Puis, le patient incline le tronc le plus loin possible sans le tordre. La nouvelle position du bout du majeur
est marquée. La distance parcourue par la main est mesurée.
Comme pour la tête, les rotations du tronc sont appréciées en degrés par un goniomètre.
Suivant une méthode étalonnée, le jeune adulte a normalement des valeurs de plus de 47°.
Mouvement |
Limite inférieure normale
entre 15 et 30 ans |
Flexion-extension de la tête |
10,5 centimètres |
Rotation droite ou gauche de la tête |
80 degrés |
Rotation droite ou gauche du tronc |
48 degrés |
Ampliation thoracique |
Femme: 2,2 centimètres
Homme: 3,8 centimètres |
Inclinaison droite ou gauche du tronc |
15,5 centimètres |
Flexion du tronc |
20,3 centimètres |
Extension du tronc |
13 centimètres (Limite supérieure !
Plus le résultat est petit,
plus grande est l’extension du tronc) |
Flexion-extension |
8,5 centimètres |
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